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Le discours magistral d’Hailé Selassié 1er à l’ONU (1963)

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” Tant que la philosophie qui considère qu’une race est supérieure et une autre inférieure ne sera pas finalement et en permanence discréditée et abandonnée ;

– tant qu’il y aura des citoyens de première et de seconde classe dans une nation ;
– tant que la couleur de la peau d’un homme
aura plus de signification que celle de ses yeux ;
– tant que les droits de l’homme de base ne seront pas garantis
également pour chacun, sans distinction de race ;
– tant que ce jour ne sera pas arrivé, le rêve d’une paix durable,
d’une citoyenneté mondiale et le règne de la moralité internationale
ne resteront que des illusions fugitives, poursuivies mais jamais atteintes.

Et tant que les régimes mal inspirés et ignobles
qui détiennent nos frères en Angola, au Mozambique et en Afrique du Sud
dans des chaînes inhumaines ne seront pas renversés et détruits ;
– tant que la bigoterie, les préjugés et les intérêts personnels n’auront pas été remplacés par la compréhension, la tolérance et la bonne volonté,
– tant que tous les Africains ne seront pas debout,
et qu’ils ne parleront pas en tant qu’êtres libres,
égaux aux yeux de tous les hommes comme ils le sont aux yeux du ciel,
– tant que ce jour ne sera pas arrivé, le continent africain ne connaîtra pas la paix.

Nous les Africains nous battrons, si c’est nécessaire, et nous savons que nous vaincrons, car nous avons confiance en la victoire du bien sur le mal.

La base de la discrimination raciale et du colonialisme a toujours été économique, et c’est avec des armes économiques que nous avons déjà surmonté certains
de ces maux et que nous en viendrons à bout.

A la suite de résolutions adoptées à la conférence au sommet d’Addis Abeba,
les états africains ont pris plusieurs mesures économiques qui,
si elles étaient adoptées par tous les états membres des Nations unies,
changeraient rapidement l’intransigeance en raison.

Je demande aujourd’hui que chaque nation représentée qui soit véritablement dévouée aux principes énoncés dans la charte adhère à ces mesures.

Nous devons agir tant qu’il en est temps, tant que se présente l’occasion d’exercer ces pressions légitimes, de crainte que le temps ne s’épuise et ne nous pousse
à recourir à des procédés moins heureux.

En ces temps modernes, les grandes nations de ce monde feraient bien de se rappeler que même leur propre sort n’est pas entièrement entre leurs mains.

La paix réclame les efforts unis de chacun de nous.
Qui peut prédire quelle étincelle pourrait mettre le feu aux poudres ?

Pour chacun d’entre nous, l’enjeu est le même : la vie ou la mort.

Nous souhaitons tous vivre.

Nous cherchons tous un monde où les hommes seraient libérés des fardeaux de l’ignorance, de la pauvreté, de la faim et de la maladie.

Et, si la catastrophe devait survenir, nous serions tous pressés
d’échapper à une pluie nucléaire mortelle.

Les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui
sont tous à parts égales sans précédent

Ils n’ont pas de contrepartie dans l’expérience humaine.

Les hommes cherchent des précédents et des solutions dans les pages de l’histoire, mais il n’y en a aucun.

Ceci est donc le défi suprême. Où allons-nous chercher notre survie,
les réponses à des questions qui n’ont encore jamais été posées ?

Nous devons tout d’abord, nous tourner vers le Dieu Tout-puissant Qui a élevé l’homme au-dessus des animaux et l’a doté d’intelligence et de raison.

Nous devons avoir foi en Lui, qu’Il ne nous abandonne pas ou qu’Il nous permette de détruire l’humanité qu’Il a créée à son image.
Et nous devons regarder en nous-mêmes,
jusque dans les profondeurs de nos âmes.

Nous devons devenir ce que nous n’avons jamais été, ce à quoi notre éducation, notre expérience et notre environnement nous a très mal préparé.

Nous devons être plus grands que ce que nous avons été : plus courageux,
à l’esprit plus large, au point de vue plus ouvert.

Nous devons devenir les membres d’une nouvelle race, dépasser nos préjugés insignifiants et nous soumettre à la fidélité ultime que nous devons non pas aux nations, mais à nos semblables les hommes au sein de la communauté humaine.”

 
Discours de Son Impériale Majesté l’Empereur Haïlé Sélassié I
A l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies
New York City, le 4 octobre 1963
Team OJAL 
 

2 réflexions au sujet de “Le discours magistral d’Hailé Selassié 1er à l’ONU (1963)”

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