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Jay-Z et Diddy créent une application pour localiser les entreprises tenues par des Afrodescendants!

Au cours des dernières années, Diddy et Jay-Z se sont régulièrement retrouvés au sommet du top des artistes les plus riches du monde du hip-hop selon le magazine Forbes. Maintenant, il semblerait que les deux associent leur immense richesse pour aider les Noirs à travers les États-Unis.

Dans un article de couverture de GQ, Diddy révèle que Hov (le surnom de Jay-Z) et lui se sont associés pour créer une nouvelle application conçue pour aider les gens à localiser les entreprises appartenant à des Noirs. L’idée, qui découle d’une vieille idéologie selon laquelle les Noirs peuvent devenir indépendants en construisant une richesse collective (Coopération Economique), est que leur application facilitera en fin de compte les Noirs à s’aider eux-mêmes.
Diddy tient à préciser que cela n’empêchera pas les Noirs de faire des emplettes ailleurs, mais aidera plutôt les entreprises noires à se développer.


«Il ne s’agit pas de rompre avec quelconque autre communauté», a déclaré Diddy  «Nous irons quand même à Chinatown. Nous achèterons toujours Gucci! », continua-t-il avant de rire. «Mais l’application nous permettra d’avoir une communauté économique. Il s’agit de gagner le pouvoir économique des Noirs. “

On ne sait pas exactement quand, exactement, l’application de Hov et Diddy atteindra nos iPhone et Androïd, mais il semble bien que Diddy et Hov travaillent d’arrache-pied. Espérons que nous aurons plus de détails très bientôt…

Source : XXLMag.com
Traduit par la Team OJAL
 
 

T.I rachète des quartiers d’Afrodescendants à Atlanta

La conscience d’une responsabilite communautaire

Connaissez-vous Yacouba Sawadogo? Vous devriez: il s’agit de l’homme génial qui a arrêtré la progression du desert dans son village natal de gourga au Burkina Faso. Quel rapport avec un rappeur multimillionaire T.I? A priori à part leur couleur de peau pas grand chose.

 

Viacom Summer TCA
CREDIT: Phillip Faraone/Getty Images pour Viacom

T.I n’arrête pas le desert mais il s’est attaqué à un phénomène économique et social qui touche de très nombreux quartiers afro-américains: la gentrification. C’est ce phénomène qui veut que des bobos fils à papa blancs viennent dans ton quartier car il leur évoque la dure vie du ghetto qu’ils ont vu dans les clips des années 90 et qu’ils s’y installent en masse, faisant ainsi grimper le prix du loyer. Qui dit hausse du prix du loyer dit disparition des classes laborieuses qui ont justement donné l’âme au quartier. S’en suit une paupérisation, un nouvel exode des plus démunis vers des zones encore moins bien pourvus d’infrastructures, écoles hopitaux etc. Un grand remplacement à l’envers en somme.Tout comme le sable avait repris ses droit sur la forêt.

Un partenariat entre de grands acteurs, tous Afrodescendants

Ce phénomène n’est pas nouveau mais la plupart des gens le voient comme une conséquence logique et innarrêtable de l’urbanisation des grandes villes. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Comme vous le savez aux states les renois sont organisés à des degrés qu’on n’imagine même pas dans nos villes européennes. Tenez vous bien, c’est le genre de collaboration qui envoie du lourd. Donc le gars T.I s’associe avec une société immobilière nigeriane (Dynasty Real Estate) et une organisation dont l’objectif est toute une inspiration pour l’OJAL: “Revitaliser et reconstruire des communautés, un quartier à la fois.”Il s’agit de la Urban Planning Management, qui s’attèle à ce gros problème depuis plus de trente ans.

 

Redonner vie a des quartiers entiers


Ce trio panafricainement éclatant a donc eu pour objectif de racheter des quartiers entiers où vivent des Afrodescendants pour revitaliser et “dégentrifier” ces quartier d’Atlanta, ville d’origine du rappeur. Ce mouvement est connu sous le sloggan “buy back the block”. En clair il vont redonner vie à des quartier en rachetant des immeubles pour en faire des logements accessibles pour la communauté qui avait historiquement donné vie à ces quartiers. C’est tout bonnement revolutionnaire et foutrement inspirant. Ca change des business du genre “je vais créer ma marque de Whisky” ou bien “je vais ouvrir une chaîne de fastfood”. Il s’agit d’une initiative ultra positive, communautaire, qui donne du sens à ce mot et crée de l’unité en même temps qu’un avenir moins sombre pour des milliers de gens. Car ils l’achètent ensemble leur quartier, ce qui est gage d’une preservation de l’habitat. Que demande le peuple? 

Big Up au talentueux T.I pour ce geste qui on l’espère inspirera d’autres personnes de sa stature. SALUTE!

pour en savoir un peu plus sur ce mouvement dont nous devrions nous inspirer asap: 

https://www.buytheblock.com/

source: vibe.com

Ojalezvous!  

Adebayo Ogunlesi, le milliardaire afro qui possède 5 aéroports européens!

L’excellence chez les Nigerians

Il y a un esprit appelé esprit d’excellence associé à tous les Nigérians (et par extension à tous les Africains), peu importe où nous nous trouvons partout dans le monde. En dépit de tous les défis auxquels nous avons été confrontés en tant que nation, nous sommes restés tenaces, résilients et repoussons les limites. (c’est une traduction d’un article Nigerian ndlr).

Mr Adebayo Ogunlesi avec sa femme le Dr. Amelia Quist Ogunlesi

French Days

La methode OGUNLESI: Travail et discretion

Adebayo Ogunlesi n’est pas connu au Nigéria comme Dangote, Adenuga, etc. Mais au Royaume-Uni, il est une icône, un pionnier de l’industrie aéronautique, il a été le premier à avoir L’aéroport de Gatwick et aussi il a acheté 4 autres, tous au Royaume-Uni. Ogunlesi est un homme qui ne croit pas au buzz et aux phénomènes de médias, c’est quelqu’un qui laisse parler son travail.

Alors que le Nigeria envisage d’avoir sa compagnie aérienne nationale, Nigeria Air, qu’en est-il de quelqu’un comme Adebayo Ogunlesi qui peut transformer l’aéroport de Lagos en un aéroport d’affaires et touristique de classe mondiale, comme il a pu le faire avec l’aéroport de Gatwick. Il a également racheté l’aeroport d’Edimbourg. Il est plus connu au royaume unis qu’au Nigeria, c’est un comble!

 

Un parcours  brillant

Ogunlesi est originaire de Makun, Sagamu, État d’Ogun au Nigeria. Il est le fils de Theophilus O. Ogunlesi, le premier professeur de médecine nigérian à l’Université d’Ibadan. Sa famille est d’origine yoruba. Ogunlesi est allé à King’s College, à Lagos, une école secondaire à Lagos, au Nigeria. Il a reçu un B.A. avec mention très bien en philosophie, politique et économie de l’Université d’Oxford en Angleterre (major de promo). En 1979, il a reçu un J.D. magna cum laude de la Harvard Law School et une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, qu’il a poursuivie en même temps. Durant son séjour à Harvard, il était membre de la Harvard Law Review.

 

Adebayo “Bayo” O. Ogunlesi (né le 20 décembre 1953) est un avocat et banquier d’investissement né au Nigeria. Ogunlesi est actuellement président et associé directeur de la société de capital-investissement Global Infrastructure Partners (GIP). Ogunlesi était l’ancien responsable de Global Investment Banking chez Credit Suisse First Boston avant d’être promu au poste de Chief Client Officer et Executive Vice President. Il est marié à l’optométriste de renom, le Dr. Amelia Quist Ogunlesi. Il est le seul africain dans le think tank Forum Strategique et Politique, un groupe de 16 puissants PDG qui conseil Donald Trump. Gageons que l’expression “Pays de merde” n’était pas son idée!

Esperons également qu’on le rencontrera dans les politiques Africaines et notamment peut-être à la Banque Africaine de Developpement (BAD) vu ses talents de banquier. L’excellence induit une responsabilité communautaire, l’un des mentra de l’OJAL que vous n’oublierez pas de sitôt…

Source : HowAfrica.com
Elimu

 

Incroyable mais vrai: des gangs rivaux de Chicago unissent leurs forces pour construire un terrain de jeu pour enfants

Les gangs les plus célèbres de Chicago ont mis leurs différences de côté pour faire la différence dans leur communauté.
Plusieurs membres de gangs en ont marre des incidents de violence armée dans la ville. Les deux rivaux qui vivent à deux rues l’un de l’autre se sont battus sur le territoire de la rue pendant des années mais ont décidé de déclencher une trêve en octobre après des fusillades massives.
Sherman Scullarck, affilié à un gang, a déclaré que les deux rivaux voulaient une place pour que leurs enfants puissent jouer pacifiquement dans la région de North Pullman.
“La paix se poursuit maintenant”, a déclaré Scullarck à CBS Chicago. “Ils pouvaient vraiment jouer, ils n’ont pas besoin de s’inquiéter de quoi que ce soit.”
Après huit mois sans coups de feu, des membres de gangs ont fait équipe avec des volontaires vendredi pour aider à construire le parc de la 104ème rue.
Le détective Williams a aidé à rassembler les deux bandes rivales au Chicago CRED, qui signifie Creating Real Economic Destiny. Elle a déclaré à la radio: “Plusieurs jeunes hommes ont été abattus (et) certains ont tué au cours d’une guerre de gang dont aucun ne savait même pourquoi ils se battaient.”

 


Lorsque Williams a retrouvé des membres de gangs, elle a déclaré qu’aucune des deux parties n’avait demandé quoi que ce soit. Ils ont dit ‘nos enfants n’ont pas de place pour jouer. Pouvez-vous nous aider à construire une aire de jeux? ”
Le détective a déclaré que la paix était “merveilleuse” et espère que d’autres gangs suivront leur exemple.
Scullark a ajouté: “Vous pouvez sortir, vous asseoir sur le porche et ne pas avoir à sentir que quelqu’un saute de la voiture et commence à tirer … Les enfants peuvent avoir un endroit pour jouer paisiblement et les deux parties peuvent venir s’amuser.”
Les autorités sont en train d’établir des liens avec des jeunes hommes du côté ouest et sud de Chicago, qui sont plus enclins à la violence armée.

Comme quoi il reste de l’espoir!! Esperons que cette évolution fasse tâche d’huile et surtout qu’ils iront plus loin en les amenant à l’instruction et la vraie émancipation…le chemin est long.

Traduit par la Team OJAL
source: atlantablackstar.com

De la Martinique à Mayotte en passant par Lyon : Guide de survie afro en territoire français

5 choses à savoir pour survivre sous suprématie blanche
On se rappelle de la vidéo de l’artiste Kalash dénonçant l’emprise des Béké sur l’île de la Martinique, qui est comme la Réunion, la Guyane, Mayotte et la Guadeloupe ainsi que les nombreux “Territoires d’Outre-Mer” UNE COLONIE FRANCAISE. 
 
 
 
On dirait que ces dernières années, la jeunesse afrodescendante de France se réveille et constate de la place qu’on leur donne dans ce pays qu’ils pensaient être le leur… On peut remercier Internet et les différents médias et pages Facebook qui informent quotidiennement notre jeunesse sur la réalité du monde mieux que les médias nationaux et la TV… En effet, il est de plus en plus difficile de nier les faits qui nous sautent aux yeux : l’affaire Naomi Musenga, “la Nuit des Noirs” de Dunkerque et leur blackface soutenu par les autorités locales comme nationales, la récente crise à Mayotte, en Guyane, les meurtres de la police française …etc Aujourd’hui, nous sommes informés, et ceux qui ne veulent pas entendre n’ont qu’à mettre des boules quiès!
 
A l’Organisation de la Jeunesse Afrodescendante de Lyon, ce sont des choses que nous dénonçons depuis plusieurs années déjà, car nous sommes au fait du racisme institutionnel français. C’est Kwame Ture (Stokely Carmichael) qui a mis à jour la notion fondamentale de « racisme institutionnel » : Le racisme institutionnel est la forme la plus sournoise de racisme puisque non seulement il échappe aux lois qui généralement condamnent les actes de racisme dans les sociétés occidentales, mais encore parce qu’il s’insinue dans la législation elle-même, y compris dans la législation censée lutter contre le racisme. 
 
Le système politique français est en principe égalitaire n’est-ce pas? C’est ce que tout le monde nous dit … Pourtant, comment expliquez-vous toutes ces formes d’inégalités? Entre les discriminations à l’embauche ou au logement, les meurtres de la police sans qu’il n’y ait de justice ensuite, la qualité honteuse des services de santé en Guadeloupe, l’intoxication illégale des terres en Martinique avec le chlordécone … etc les exemples sont bien trop nombreux pour en faire ici une liste exhaustive. Ceux qui préfèrent voir le doigt plutôt que les étoiles nous répondront que c’est de la victimisation… Qu’ont-ils donc à répondre à ces faits que nous citons? …rien évidemment. Nous devrions accepter l’inacceptable sans jamais dénoncer les responsables et les complices, travailler sans cesse plus pour enrichir les privilégiés qui sont bizzarement toujours Blancs … Bref, la suprématie blanche régit ce pays depuis plusieurs siècles maintenant (depuis au moins le début de la traite négrière transatlantique donc depuis au moins le 17ème siècle), et ce n’est pas près de changer, à part dans la forme qui, elle, s’adapte pour que la domination sois plus swagg et que les dominés ne s’en rendent pas compte ou ne veuillent pas en sortir. 
 
 
 
Nous devons nous aussi nous adapter aux nouvelles formes pour survivre d’abord et élaborer notre plan d’émancipation : comment quitter la plantation et rejoindre les campement marrons qui subsistent dans la forêt? C’est pour cette raison qu’à L’OJAL nous faisons la promotion de l’Initiative Communautaire, c’est-à-dire selon la définition du dictionnaire: de proposer, d’organiser le premier quelque chose, de faire quelque chose de soi-même, sans recourir à l’avis, au conseil de quelqu’un d’autre, et ce dans l’intérêt des membres de sa communauté. 
 
Nous allons donc vous donner quelques pistes pour survivre en territoire hostile, quelques afro conseils pour vivre sous la république française.
 
La toute première des choses à avoir en tête s’il on veut survivre dignement en territoire sous domination de la suprématie blanche, c’est que nous devons nous unir. Bien que nous soyons des communautés assez hétérogènes avec des particularismes qu’il ne s’agit pas de gommer, nous devons avoir en tête que c’est notre africanité qui est visée et non pas nos particularisme ethniques, régionaux, culturels …etc. Comme nous le disons souvent, on ne vous refusera pas du travail parce que vous êtes Peul, Gwada, Bushinenge, Anjouanais, ou Bamileke, le fait que vous soyez Noir(e) suffit largement. Nous devons nous unir car l’unité des populations afrodescendantes, où qu’elles se trouvent, ainsi que l’émergence d’une conscience communautaire sont des conditions sine qua non à l’élévation politique, économique, sociale et culturelle du continent et de la diaspora. Des rencontres interculturelles pourraient être initiées pour permettre aux populations d’ascendance africaine de se connaître, de se rappeler le lien qui les unit, et donc la nécessité de l’unité des populations afro dans un projet commun.
 
 
 
Deuxième chose nécessaire à la survie, c’est l’autodétermination. Il faut qu’on se positionne de manière ferme contre l’impérialisme et le paternalisme de toutes sortes. Nous promouvons de manière inconditionnelle l’indépendance réelle de notre peuple. Nous estimons que notre communauté a assez mendié, et qu’il est grand temps que nous comprenions qu’il est inadmissible que nous attendions que d’autres fassent pour nous ce que nous sommes amplement capable de faire pour nous-même et par nous-même. C’est-à-dire que nous devons nous enlever de la tête que nous avons besoin de l’avis/accord de quiconque (et en particulier celui qui souhaite nous dominer) pour faire ce que nous voulons faire! L’autodétermination demande de recentrer nos préoccupations, nos priorités sur nous-mêmes et notre sort : revalorisation de l’esthétique afro au naturel par exemple, réappropriation de notre histoire et patrimoine culturel …etc. 
 
 
 
Ensuite, notre communauté a besoin pour survivre de solidarité et de responsabilité communautaire. Il est impératif que notre communauté s’organise afin de créer de vrais réseaux de solidarité. Indéniablement les destins des populations afrodescendantes sont liés, il est donc dans notre intérêt de nous entraider et de collectiviser ressources et connaissances. Il faudrait que lorsque un(e) Afrodescendant(e) se retrouve dans une situation critique, tout la communauté se sente concernée, que lorsqu’une famille se retrouve seule face à la justice par exemple, elle se sente portée par toute la communauté pour pouvoir gagner la justice qui lui est dûe (la famille Musenga ou la famille Traoré par exemple).
 
 
 
Après, un point TRES important : faire des  gros sous !! L’OJAL est consciente que l’amélioration de nos destinés, ne passera que par la maîtrise de notre économie (promotion de l’auto-entreprenariat, soutien aux entreprises et institutions afro-descendantes) et la coopération productive. Notre communauté doit comprendre qu’elle s’appauvrit à chaque fois qu’elle dépense chez les autres. Cela veut dire privilégier de consommation chez un membre de notre communauté avant d’aller ailleurs, soutenir les producteurs de chez nous et faire ce qu’on appelle de la coopération économique. Les Chinois ont très bien compris ce point et ils font des gros sous : alors qu’ils étaient encore colonisés jusqu’en 1949, voyez aujourd’hui comment le monde tremble devant la Chine à cause de son économie florissante!
 
 
 
Enfin, une dernière chose à garder en tête, c’est que jamais ici nous ne serons chez nous. Que l’on y soit attaché ou non, ce territoire a une histoire propre auquel le peuple est attaché et jamais nous ne serons comme eux des acteurs (officiels en tout cas) de cette histoire de France. En gros, c’est “travaillez pour nous et fermez-là, ensuite vous pourrez dire que vous êtes français”  : L’OJAL appel au rapatriement des forces vives de la diaspora vers notre continent (ou des territoires majoritairement noir). L’histoire des Afrodescendants prouve que l’offre d’intégration est hypocrite et mensongère, et affaiblit notre communauté au profit des autres. Investissez chez vous, reprenez le contrôle sur les territoires encore sous colonie mais qui sont majoritairement noir (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Réunion) ! Comme on le dit souvent, un médecin de moins à Lyon c’est rien, mais un médecin de plus à Saint Laurent du Maroni, à Mamoudzou ou Béni ça change des choses !! 
 
 
 
Avec ces 5 conseils, n’importe quelle communauté afro, où quelle soit est assurée de survivre et même de prospérer, paroles de l’OJAL !! 
 
 

Les stratégies de défense des Noirs face à la suprématie blanche par Dubois

L’extrait du livre de W.E.B Dubois que nous allons vous présenter a été écrit entre 1897 et 1903. Certaines occurences ne sont plus d’actualité comme parler “des juifs” ou bien des races. Mais pour le reste, regardez autour de vous et dites nous si en tant que groupe racisés nous n’avons pas affaire aux mêmes mécanismes de défense encore aujourd’hui. Entre les intégrationniste et les partisans du rapatriement. Entre les adeptes du metissage comme solution et les traditionnalistes Noirs. Les élites bourgeoises du continent et la diaspora laborieuse, les anticapitalistes et les freres dans la finance etc. Alors, que prendrez-vous?  Mensonge ou aigreur et amertume?

“La ruse est la défense naturelle du faible contre le fort et le sud l’a utilisée pendant des anneés contre ses conquérants; aujourd’hui le Sud doit se préparer à voir son prolétariat noir retourner cette arme à double tranchant contre lui. Et c’est bien naturel!”

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W.E.B Du Bois

La mort de Denmark Vesey et de Nat Turner a prouvé au Noir il y a déjà bien longtemps l’inutilité de la défense physique. La défense politique est de moins en moins accessible et la défense économique n’est encore que très partiellement efficace. A l’évidence il ne dispose pour se défendre que d’une seule voie – celle de la ruse et de la flatterie, de la cajolerie et du mensonge. C’est ce que firent les Juifs (dans l’édition de 1953 Dubois a remplacé “juifs” par “paysans”) au Moyen Age pour se défendre, et qui a imprimé sur leur caractère sa marque indélébile.

Aujourd’hui le jeune Noir du Sud qui veut réussir ne peut pas se permettre d’être franc et carré, honnête et sûr de lui, au contraire, il est tenté tous les joues de se montrer silencieux, prudent, astucieux et rusé; il doit flatter et se rendre agréable, endurer les injures mesquines avec un sourire, fermer les yeux devant le mal; trop souvent il trouve dans la ruse et le mensonge un réel avantage personnel. Ses vraies pensées, ses vraies aspirations, doivent être protégées par des murmures; il ne doit pas critiquer, il ne doit pas se plaindre. La patience, l’humilité et l’adresse doivent remplacer, chez cette jeunesse noire en croissance, la spontanéité, la virilité et le courage. C’est seulement avec un tel sacrifice qu’une ouverture économique est possible – peut-être même la paix, et la prospérité. Autrement, c’est l’émeute, l’émigration ou le crime. Cette situation n’est pas propre au Sud des Etats-Unis – n’est-ce pas plutôt la seule méthode par laquelle des races sous-développées peuvent gagner le droit à partager la culture moderne? La prix de l’acculturation, c’est le mensonge. 

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D’un autre côté, dans le Nord la tendance est à l’exagération du radicalisme noir. Maintenu par la loi du sang dans le Sud dans une situation contre laquelle chaque fibre de sa nature ouverte et audacieuse se révolte, il se retrouve sur une terre où il peut à peine gagner décemment sa vie, confronté qu’il est à une concurrence impitoyable et à la discrimination raciale. En même temps, par l’école, les journaux, les discussions et les conférences il s’anime et s’éveille intellectuellement. Son âme, si longtemps contenue et empêchée de croître, s’ouvre soudainement à cette nouvelle liberté. Il n’y a pas à s’étonner que toutes les tendances soient à l’excès – lamentations radicales, remèdes radicaux, dénonciations amères ou silence buté.

Certains coulent à pic, d’autres se redressent. Le criminel et le sensualiste quittent l’église pour la maison de jeu et le bordel, remplissent les taudis de Chicago et Baltimoer; les classes plus élevées se séparent spontanément des autres groupes noirs et blancs, et forment une aristocratie, cultivée et pessimiste, aux critiques dures cinglantes, mais qui ne propose aucune issue concrète. Elle méprise la soumission et l’obcéquiosité des Noirs du Sud, mais ne propose pas d’autre moyen à une minorité pauvre et opprimée pour exister aux côtés de ses maîtres. Ces “aristocrates”ont une conscience aiguë des tendances et des opportunités de l’époque dans laquelle ils vivent; leurs âmes sont aigries contre le destin qui a déployé le Voile entre eux et l’autre monde; et le fait même que cette amertume soit naturelle et justifiable ne sert qu’à l’intensifier et à la rendre plus insupportable. 

C’est entre ces deux types extrêmes d’attitude éthique que je viens chercher à éclaircir, qu’évolue la grande masse des millions de Noirs au Nord et au Sud; leur vie et leur activités religieuses sont partie prenant de ce conflit social interne. ”

W.E.B Dubois, Les âmes du peuple Noir, p194-195.
traduction Magalie Bessone, selectionné pour vous par la Team Elimu

La mère de Tamir Rice construira un centre pour jeunes afrocentrés en l’honneur de son fils

Tamir Rice, la mère de l’adolescent tué à Cleveland, a l’espoir de transformer un bâtiment inoccupé de deux étages du côté ouest de la ville en un centre communautaire culturel destiné à nourrir la jeunesse du quartier, a rapporté Cleveland.com.

Samaria Rice, 41, dit qu’elle espère ouvrir son centre en 2019. (Photo by Lisa DeJong)

 

A l’intérieur de ce qui deviendra bientôt le Centre culturel Afrocentrique Tamir Rice, Samaria Rice a dit qu’elle envisageait d’y mettre des enfants qui joueraient des pièces pour le public local, dessineraient au pastel et même joueraient des tambours africains traditionnels. Non seulement le centre stimulera la créativité des enfants, mais il servira aussi d’espace où ils pourront être encadrés et enseignés pour disséquer les systèmes politiques du pays – quelque chose que Rice a dit avoir été forcée d’apprendre après que son fils de 12 ans ait été abattu par la police il y a près de 3 ans et demi.

Le centre est également un cadeau à Tamir, a-t-elle dit, et sa façon de s’assurer que son héritage continue à vivre.En parlant avec Cleveland.com, Rice a dit que certaines personnes ont douté de sa capacité à ouvrir le centre tandis que d’autres l’ont découragée complètement. La semaine dernière, cette dame de 41 ans a déclaré que les opposants avaient essayé de la dissuader une fois de plus en mettant de la colle dans toutes les serrures du nouvel immeuble.“Je ne fais pas attention à eux”, a déclaré Rice. “Ils ne peuvent pas me battre par le simple fait que leur enfant n’a pas été tué par l’Etat. Je vais le faire par la grâce de Dieu et je vais le faire, parce que la ville de Cleveland ne m’a pas donné d’autre choix que de construire l’héritage de mon fils et de garder son héritage vivant. “Le mois prochain, Rice prévoit d’organiser une soirée «Sweet Sixteen» pour marquer le jalon que Tamir n’a pas eu l’occasion de vivre. Elle invite le public à se joindre à elle pour honorer son défunt fils avec des spectacles de créations orales et d’autres divertissements, et l’aider à amasser les 21 000 $ nécessaires pour rénover le bâtiment de plus de 3 500 pieds carrés, a rapporté Cleveland.com.

La Fondation Tamir Rice, qui selon Rice, l’a aidée à faire face à la mort de son fils, a d’abord acheté l’immeuble vacant en mars pour 162 680 $. Même si elle a encore besoin de nouvelles fenêtres et d’une scène pour les spectacles, la militante mère a dit qu’elle espère que le centre sera opérationnel d’ici 2019.

«Je suis une nourricière et j’avais encore du travail à faire pour Tamir, mais on m’a volé cela», a-t-elle dit. “Je veux voir une certaine positivité. Je ne vois pas vraiment beaucoup de positivité sortir du centre-ville quand il s’agit de la jeunesse qui souffre … Je veux que le centre leur donne un sentiment d’espoir. ”

Traduit par la Team OJAL
source: AtlantaBlackstar
  

Epsy Campbell Barr, première Afrodescendante élue vice-présidente d’Amérique!

Carlos Alvarado Quesada a remporté l’élection présidentielle au Costa Rica, mais c’est sa vice-président Afrodescendante qui a marqué l’histoire.

 


Économiste et femme politique de longue date, Epsy Campbell Barr est la première Afro-Costa-ricaine à être élue à ce poste.

 


“Ce ne serait pas la première fois seulement au Costa Rica mais en Amérique latine. Et finalement, si le président quitte le pays, [je serais] la première femme d’ascendance africaine à assumer la présidence de l’ensemble du continent américain. C’est une grande responsabilité.

Ce sera une responsabilité non seulement de représenter les personnes d’ascendance africaine, mais de représenter toutes les femmes et tous les hommes du pays, un pays qui nous offre toutes les mêmes possibilités. “

Elle sert dans la faction législative du Parti d’Action Citoyenne, le parti dans lequel elle et Alvarado Quesada ont fait  campagne.

Elle tient son nom de la mère de son père, qui a déménagé de la Jamaïque au Costa Rica, où est né Campbell Barr, selon la chaîne de télévision latino-américaine Telesur.

Pendant les élections, elle a tendu la main aux Afro-Costa-ricains, disant qu’elle était “fièrement” l’un d’entre eux et les exhortant à voter “pour un Costa Rica inclusif, un Costa Rica où nous avons une place”.

Campbell Barr s’est également adressé aux femmes, affirmant qu’elles sont la «force motrice du Costa Rica au XXIe siècle». Elle a promis de réduire l’écart de rémunération entre les sexes, a rapporté Telesur.

 


La première femme vice-présidente de l’histoire du Costa Rica, Victoria Garrón de Doryan, a été élue en 1986.

Thelma Curling Rodríguez a été le premier législateur afro-costaricain, de 1982 à 1986.

Le Costa Rica a élu sa première femme présidente, Laura Chinchilla, en 2010.

Sources : WashingtonPost.com
               HowAfrica.com

Traduit par la Team OJAL

 

La société Roc Nation de Jay-Z s’associe à une application visant à améliorer le système de justice pénale pour les Afrodescendants

La société Roc-Nation de Jay-Z soutient une nouvelle application, Promise, qui vise à améliorer le système de justice pénale américain en particulier envers les Afrodescendants.

 

“L’argent, le temps et la vie sont gaspillés avec les politiques actuelles”, a déclaré Jay-Z dans un communiqué.

 L’application, qui a annoncé le partenariat lundi, a un objectif ambitieux: réduire l’incarcération et la récidive en offrant aux gouvernements locaux “une alternative à la détention des personnes à faible risque derrière les barreaux simplement parce qu’ils ne peuvent pas se permettre une libération sous caution”.

“Nous sommes de plus en plus alarmés par l’injustice de notre système de justice pénale”, a déclaré Jay-Z dans un communiqué. “L’argent, le temps et les vies sont gaspillés avec les politiques actuelles. Il est temps pour une technologie innovante et progressive qui offre des solutions durables aux problèmes difficiles. ”

 Le site Web de Promise positionne l’application comme un service qui vise à «sortir les gens de prison et leur fournir un soutien et une supervision continus pour les aider à rester à l’écart».

 
 

L’application entrerait en jeu pendant le processus avant le procès pour aider les participants qui ne peuvent pas se permettre une libération sous caution. Après une procédure d’admission complète, l’équipe derrière l’application créerait un plan individualisé à l’avenir.

Promise dit qu’il surveillera et soutiendra les participants en produisant un calendrier intelligent des obligations du participant – pensez aux comparutions devant les tribunaux, aux tests de dépistage de drogue, au traitement de la toxicomanie, etc. – et établira des rappels. L’application «fournit également des références coordonnées et un soutien basé sur les besoins individuels, y compris la formation professionnelle, le logement, le conseil, etc.

Les organismes gouvernementaux auront accès aux offres de l’application, tout comme les utilisateurs en liberté conditionnelle et ceux qui seraient autrement incarcérés.

La cofondatrice Phaedra Ellis-Lamkins a dit à Rolling Stone qu’elle espérait que l’application «créera un programme durable et évolutif qui réduira le nombre de personnes derrière les barreaux, la récidive et le coût des soins en étendant les capacités de supervision communautaire».

Une application comme celle-ci semble particulièrement nécessaire si l’on considère que la détention préventive coûte 13,6 milliards de dollars chaque année et les taux élevés de récidive du pays, ou lorsque quelqu’un récidive. Une étude statistique du Bureau of Justice a révélé que les détenus libérés des prisons d’État avaient un taux de récidive de 76,6% sur cinq ans. Une étude de l’USSC a calculé que les prisonniers fédéraux libérés ont un taux de ré-arrestation de 44,7% après cinq ans.

Le soutien de Jay-Z pour la mission de l’application s’aligne avec d’autres causes dont le rappeur a parlé. Juste l’année dernière, il a écrit un éditorial dans Time sur «l’industrie de l’exploitation sous caution» et l’incarcération avant le procès.

“Si vous venez de quartiers comme celui de Brooklyn dans lequel j’ai grandi, si vous n’avez pas les moyens de vous payer un avocat privé, vous pouvez disparaître dans notre système de prison simplement parce que vous ne pouvez vous permettre une libération sous caution”. “Des millions de personnes sont séparées de leurs familles pendant des mois à la fois – pas parce qu’elles sont reconnues coupables d’un crime, mais parce qu’elles sont accusées d’avoir commis un crime.”

Le compte Twitter de Roc Nation a aussi fréquemment posté sur l’incarcération actuelle de Meek Mill, retweetant fréquemment des messages comme “Free Meek Mill” et des histoires liées à l’affaire du rappeur.

Promise a débuté le 20 mars à la journée de démonstration Y Combinator, une présentation pour les startups.

L’application est actuellement en cours d’intégration dans un comté. Un porte-parole a déclaré à HuffPost que la société est “engagée dans un processus de passation de marchés pour un autre comté et est en pourparlers avec plusieurs autres juridictions pour offrir la plate-forme comme alternative à la prison du comté avant le procès”.

“Nous espérons continuer à nouer des relations avec les communautés à travers le pays pour créer un meilleur système pour tout le monde”, a déclaré le porte-parole.

Traduit par la Team OJAL
     www.huffingtonpost.com

Le philosophe qui croyait que l’art était la clé de la libération des Noirs

La volonté d’Alain LeRoy Locke de révolutionner la culture noire a été alimentée en grande partie par son sens de l’auto-importance. «Quand un homme a quelque chose à vanter, écrivait-il, je l’appelle le respect de soi.»

 

Contrairement à beaucoup de ses collègues et rivaux dans la lutte pour la liberté noire du début du XXe siècle, Locke, pionnier de la Renaissance de Harlem , croyait que l’art et la Grande Migration, pas la protestation politique, étaient les clés du progrès noir. Selon lui, les Américains noirs ne feraient que se forger un sens nouveau et authentique en poursuivant l’excellence artistique et en insistant sur la mobilité physique. Le dévouement psychologique à l’autodétermination transcenderait le racisme blanc et rendrait obsolètes les stéréotypes sur les Noirs. Comme l’écrit Locke dans un brouillon de «The New Negro», son essai fondateur de 1925: «La question n’est plus ce que les Blancs pensent du Noir, mais ce que le Noir veut faire et quel prix il est prêt à payer pour le faire.

 

 

La majestueuse biographie de Jeffrey C. Stewart, également intitulée «The New Negro», donne à Locke l’attention que sa vie mérite, mais le livre est plus qu’un catalogue de ces réalisations désormais largement ignorées par le philosophe et la critique. Stewart, un historien et professeur d’études noires à l’Université de Californie, Santa Barbara, rend également le nœud embrouillé de l’art, la sexualité et l’aspiration à la libération qui a propulsé l’œuvre de Locke. Locke n’a jamais complètement détaché ce nœud pour lui-même, mais il s’est débattu avec lui jusqu’à sa mort.

Locke est né à Philadelphie en 1885. Son père, Pliny, était un diplômé d’école de droit, un homme radical mais frustré  qui mourut quand Locke avait 6 ans. La mère de Locke, Mary, a fourni une vie de classe moyenne pour Alain avec son salaire de professeur. Elle a élevé son fils à prendre des postures d’aristocrate depuis qu’il était jeune. Locke s’est habillé impeccablement et a appris à ne pas embrasser ou toucher des étrangers, par peur des germes. Lui et sa mère ont dédaigné la contamination sous toutes les formes, et ont fait tous les efforts pour se distancier des pauvres noirs, pour éviter d’être souillés par l’association.

 

Locke a grandi déterminé à démontrer sa valeur non pas en élevant ceux moins chanceux, mais en cultivant une révérence pour les arts. Il a été éduqué parmi les étudiants blancs riches dans l’un des meilleurs lycées publics de la ville, et s’est inscrit à Harvard à 19 ans.


Même avant l’université, Locke savait qu’il était gay et qu’il vivrait sa vie en tant qu’homosexuel. Ces engagements contradictoires – d’une part, le victorianisme noir respectable, élitiste et homophobe, et d’autre part, son style de vie gay – ont produit une friction, une dissonance cognitive, qui a déclenché le feu intellectuel de Locke. Il était discret au sujet de sa queerness, mais c’était un secret de polichinelle parmi ceux qui le connaissaient. Après un séjour à Oxford en tant que premier boursier afro-américain Rhodes, Locke est retourné à Harvard et a obtenu un doctorat. en philosophie. En obtenant son diplôme, il a marché avec confiance dans l’avant-garde intellectuelle noire, bien qu’il n’ait jamais gagné la célébrité des «hommes célèbres qui parlaient de race» hétéro-patriarcaux de son temps, comme W. E. B. Du Bois et Marcus Garvey.

De l’avis de Locke, les dirigeants noirs reconnus étaient inhibés par leur obsession de la politique, de la protestation et de la propagande. Selon Stewart, Locke pensait que «la fonction de la littérature, de l’art, du théâtre et ainsi de suite était de compléter le processus d’auto-intégration» et de «produire une subjectivité noire qui pourrait devenir l’agent d’une révolution culturelle et sociale en Amérique. “Locke a transformé ses croyances en action pendant la Renaissance de Harlem, quand il a développé sa théorie du” nouveau nègre “, qui est devenu populaire parmi les leaders d’opinion noirs. La version de Locke se distinguait par ses idées sur la migration, la modernité et la ville. Il a préféré Greenwich Village, où il a finalement acheté un appartement, mais Harlem était un symbole: un chaudron de diversité noire et de production culturelle. Le citoyen urbain noir de Harlem serait un homme nouveau, un artiste avec une voix et un but nouveaux, libéré des traditions folkloriques archaïques et de la stigmatisation raciale fatiguée.

Stewart suggère que les incursions de Locke dans la poésie et la fiction ont été retardées par son incapacité à parler ouvertement de sa sexualité. Mais il était un essayiste et critique prolifique, passant en revue le travail des auteurs noirs comme Jean Toomer, Countee Cullen et René Maran. Il a édité une série de “Livrets de bronze” influents, y compris le traité de Ralph Bunche “Une vision mondiale de la race”, et a géré des relations tendues avec des patrons blancs paternalistes pour protéger les artistes dont il se souciait et renforcer sa propre position dans le monde de l’art. Au moment où Locke organisa l’American Negro Exposition à Chicago en 1940, son statut comme l’une des figures les plus en vue dans l’art noir était incontestable.


Sous la direction de Locke, la révolution des arts noirs des années 1920 était indéniablement, quoique oblique, étrange. En tant que mentor d’artistes noirs, il était sexiste et souvent exploiteur. Il ignorait presque complètement les femmes et était sujet à l’engouement pour les hommes plus jeunes et intellectuellement stimulants. Dans certains cas, ses objets d’affection tombaient dans la zone grise entre l’adolescence et l’âge adulte, bien que Stewart ne sache pas si Locke avait des partenaires de moins de 19 ans. Beaucoup de ces hommes ont accueilli les progrès de Locke et les questionnements sur leurs propre sexualité. Locke était un guide, enseignant à ses étudiants sur les beaux-arts et la virilité gay, une danse entre les gouttes de pluie dans une tempête d’homophobie et le racisme.
 
 

Les partenaires romantiques de Locke étaient aussi des muses. Il se livrait à leurs corps et à leurs idées, profitant intellectuellement de l’échange, même lorsque ses désirs sexuels étaient intacts. Peut-être le meilleur exemple de ce modèle est la cour de Locke envers Langston Hughes, le poète lauréat de la Renaissance de Harlem, avec qui Locke est tombé amoureux. Hughes n’a jamais rendu l’adoration de Locke, mais sa virtuosité était magnétique. Il propulsa Locke vers une nouvelle appréciation des crises et des triomphes des Noirs ordinaires. La conception de Locke de la brillance noire a évolué à travers son exposition à des penseurs jeunes et attrayants. 

L’ampleur du travail de Locke est stupéfiante, et Stewart refuse de souligner les activités de Locke pendant la Renaissance de Harlem au détriment d’autres contributions. Locke n’a jamais vraiment été vénéré comme un philosophe, mais il a produit des recherches originales dans le domaine de la théorie de la valeur, y compris, par exemple, sur le rôle des émotions dans la formation des valeurs et des opinions. Il fut le premier parmi ses pairs à mener l’œuvre de l’anthropologue Franz Boas à sa fin logique et à déclarer la science raciale illégitime, soulignant que les races étaient des groupes nationaux et sociaux plutôt que des catégories biologiques. Locke préconisait également un retour aux principes esthétiques africains, non pas comme un contre-discours au racisme occidental, mais comme un moyen d’exalter les formes et les techniques africaines. Il a fait une résidence à l’Université Howard, où il a travaillé pendant quatre décennies malgré des relations difficiles avec les administrateurs, qui ne se soucient pas de son style de vie ou de ses intérêts intellectuels. Fragile et sujet à diverses maladies, Locke est mort d’une maladie cardiaque en 1954.

Stewart traite apparemment toutes les phrases que Locke a écrites avec beaucoup de soin, reconstruisant ses errances à travers l’Europe et l’Afrique, le théâtre noir, le communisme et d’autres terrains géographiques et intellectuels. Le coût de ce choix est la longueur et le rythme du livre, qui est brusquement écrit mais peu susceptible de faire monter l’adrénaline des lecteurs. Les avantages de sa minutie, cependant, sont multiples. L’un des principaux avantages parmi eux est l’exemple du livre comme une classe de maître dans la façon de retracer la lignée des idées et des prédilections d’un sujet biographique. L’attachement et le désir que Locke éprouvait dans ses relations avec sa mère, ses amis et ses amants exerçaient autant d’influence sur son travail que les textes qu’il lisait et les conférences qu’il suivait. On finit le livre de Stewart hanté par la prise de conscience que cela doit être vrai pour nous tous.

Michael P. Jeffries, professeur d’études américaines au Wellesley College, est l’auteur de trois livres sur la race dans la culture américaine, dont le dernier est «Derrière les rires: la communauté et l’inégalité dans la comédie».   

traduit par la team Elimu
source: nytimes.com